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Publié par Tonino D'Arcangelo

La fureur Poutinienne au regard d'une réflexion d'éthique chrétienne personnelle.

Cet article n'est ni un commentaire géopolitique, ni un déferlement de mon opposition certaine sur ce qui se passe en Ukraine, mais une occasion pour moi de partager avec vous une réflexion d'éthique chrétienne spontanée et personnelle. S'éduquer à développer la réflexion éthique de source chrétienne est bien plus important, pour ma part, que de transmettre nos croyances doctrinales, même si celles-ci restent très importantes lorsque nous les considérons à leur juste place. Il me semble que le Christ, comme l'apôtre Paul, l'apôtre Jacques, ainsi que les autres écrivains bibliques le disent à leur manière dans leurs écrits. "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis...", "Si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien...", "La foi sans les oeuvres est morte...", etc. 

Nous voyons bien que le Christ et l'Eglise primitive mettaient un point d'honneur à prioriser l'agir aux discours religieux. Le savoir-être devrait-être la marque du chrétien. Le Christ lui même le déclare : " A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, à l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

Sommes-nous à la hauteur de ce défi ? Il est effectivement plus facile de se réclamer disciple par le discours que de le démontrer par une attitude juste et constante. Si le salut est une réalité reçue par grâce et non par mérite, cela ne doit jamais occulter l'engagement du coeur à développer une attitude et un comportement de vie globale dirigée par la pensée du Christ ! 

Quelle part de notre coeur choisissons-nous ? 

Lorsque j'écoute attentivement ce que nous enseignent les textes les plus anciens de la Bible sur la description humaine, je retiens, avant toute autre réflexion, que tout homme qui naît dans ce monde devra lutter contre lui-même pour devenir un être bon, un être meilleur, car sa propre nature laissée à elle-même est entachée par une tendance destructrice et destructive. Comme Dieu créant notre monde, du chaos (Tohu-Bohu) à la vie très bonne, nous sommes également appelés à participer à la restauration et au maintien d'une vie bonne avec et pour autrui. Le péché tapis à notre porte, nous sommes appelés à le maîtriser en nous afin de construire et non détruire toutes formes de vie.

1"L'Eternel dit à Caïn : Pourquoi te mets-tu en colère et pourquoi ton visage est-il sombre ? Si tu agis bien, tu te relèveras. Mais si tu n'agis pas bien, le péché est tapi à ta porte : son désir se porte vers toi, mais toi, maîtrise-le ! Mais Caïn dit à son frère Abel : Allons aux champs. Et lorsqu'ils furent dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua."

Une des premières vertus que devrait rechercher le chrétien, c'est la maîtrise de soi en soi pour lutter contre l'effet dévastateur d'une colère non gérée. Le texte nous rappelle que notre manière d'agir face à nos émotions négatives permet,  après un échec ou une situation désagréable, de nous relever meilleur ou  pire. Comment agir au maintien de la vie plutôt que laisser les pulsions morbides prendre le contrôle de nos actes et de nos décisions, tel est l'enjeux spirituel et psychique ? Perdre cette guerre spirituelle en soi, ne pas pouvoir vaincre ce désir qui s'éveille dans la chair, peut nous conduire à des démarches aux conséquences plus que dramatiques. Les plus grandes   horreurs peuvent voir le jour lorsque la colère atteint son plus haut degré de contamination. L'histoire nous montre que la colère peut faire naître la haine et que la haine peu faire naître la violence, que la violence peut faire naître le meurtre, voire l'assassinat (préméditation). Caïn n'a pu supporter la faveur que Dieu porta au sacrifice d'Abel et à son coeur. Dit autrement, ce que laisse aussi supposer ce texte, c'est que Caïn ne supporta pas la non considération du Créateur pour son intention et son offrande. Ce qui laissa place à ce stratagème : si un autre me fait de l'ombre, si un autre est reconnu comme plus juste que moi, je l'élimine. D'une part son image, son exemple disparait, et d'autre part, je reste, par là, le seul modèle à suivre pour ceux qui m'entourent. La stratégie de Caïn est terriblement moderne, elle n'a pas pris une ride : isoler l'autre sans défense, loin des regards pour meurtrir, et l'éradiquer. Sa carence spirituelle l'a conduit à croire que son acte pouvait échapper aux yeux de Dieu. Des "Caïn" en puissance, l'histoire de notre humanité en est remplie. Il suffit d'évoquer les noms de Nimrod, d'Hérode, d'Hitler, de Poutine aujourd'hui, et tellement d'autres, pour faire rapidement la connexion. Je ne peux aussi m'empêcher de penser à la manière dont le Christ fût traité au milieu de ses semblables. Là, il n'était pas question d'un dictateur, d'un tyran unique qui s'imposait par le pouvoir occupé, mais par une multitude d'êtres qui réclamait cette folie meurtrière. 

Le plus horrifiant pour ma part, c'est de me dire que des hommes de la même nature que nous ont été capables des plus grandes atrocités, des plus grands crimes contre l'humanité. Des hommes de la même nature que moi. Cela veut dire qu'en nous, qu'en moi, existe une possibilité de dériver vers ce qui a de pire. C'est ce que la bible détermine comme étant la conséquence du péché. Péché qui signifie littéralement : rater la cible, rater le but, rater l'objectif. Cependant, ce n'est pas parce que le mal n'a pas atteint son paroxysme en nous que nous n'empruntons jamais son chemin. Dans les exemples extrêmes cités ci-dessus, le mal s'est étendu  aussi loin que les limites du pouvoir acquis le permettaient. Ce que semble dire certains spécialistes de la géopolitique et de la défense militaire, c'est que Poutine ira aussi loin que les limites de son pouvoir lui permettra. 

Si je suis d'accord avec ce que pense la majorité des européens condamnant les actes de Poutine au rang des barbaries, j'essayerai plutôt ici, de regarder ce qui en moi se joue spirituellement à une échelle moindre. Ce n'est pas parce que mon pouvoir et mes limites sont moins étendus, dans des domaines moins médiatisés, que je ne peux pas être aussi un petit dictateur en force et en pleine démarche de destruction des autres. De quoi sont constituées mes pensées internes, car tout commence dans l'intériorité, au fond de l'âme. Il est plus facile de dire au monde qui nous environne qu'il doit changer, de le condamner, que de commencer par reconnaitre et changer ce qui doit l'être en soi. La folie humaine parcours tout un chemin psychique et spirituel avant d'en arriver à faire la guerre aux autres de cette façon. Il y a des guerres plus cachées mais tout aussi nocives. Je ne vois pas le mal comme un fait isolé, mais comme un processus que l'on doit repérer et dont il faut vaincre son mécanisme.

2"Noé construisit un autel pour l'Eternel, il prit de tous les animaux purs et de tous les oiseaux purs, et les offrit en holocauste sur l'autel. Le parfum apaisant du sacrifice parvint jusqu'à l'Eternel qui se dit en lui-même : Jamais plus je ne maudirai la terre à cause de l'homme, car le coeur de l'homme est porté au mal dès son enfance, et je ne recommencerai plus à détruire tous les êtres vivants comme je viens de le faire."

Si certaines philosophies semblent accepter l'idée que l'homme naît foncièrement bon, la bible est beaucoup plus nuancée à ce sujet. Il semblerait que la théorie de l'homme initialement bon ne soit plus ou pas défendable depuis sa grande chute spirituelle. Cependant, le texte ci-dessus ne suffit pas pour se faire une idée suffisamment nourrie par les Ecritures. Un autre texte du nouveau testament vient équilibrer celui de Genèse : 

3"L'homme qui est bon tire le bien du bon trésor de son coeur; celui qui est mauvais tire le mal de son mauvais fond. Ce qu'on dit vient de ce qui remplit le coeur."

L'homme a en lui la faculté de choisir de devenir meilleur ou celui de se laisser-aller au pire. C'est un choix que nous devons faire tous les jours de notre vie et en toute circonstance. 

Le pacifisme comme un des principes essentiels visés

Rechercher la paix sous toute ses formes est un principe indispensable car il est essentiel pour la construction d'un monde meilleur. Le royaume de Dieu appartient aux pacifistes.

4"Heureux ceux qui répandent autour d'eux la paix, car Dieu les reconnaîtra pour ses fils".

Cependant, le maintien d'un état de paix est tributaire d'un engagement réciproque. Nous ne pouvons être en paix sociale que si nous ne nous faisons pas la guerre, que si nous ne nous cherchons pas querelle et provocation. Si l'une des deux parties ne vise pas cet objectif, la paix se trouve dissolue, en tous cas dans la relation à l'autre.

5"Ne répondez jamais au mal par le mal. Cherchez au contraire à faire ce qui est bien devant tout les hommes. Autant que possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes."

S'il est normal de se protéger, et heureusement, voir de se défendre contre toute attaque destructive, la pensée de l'évangile ne nous autorise pas pour autant à attaquer les autres pour viser leur mort, leur destruction complète et totale. Même si une riposte musclée à une agression vise à se défendre de la folie de l'oppresseur, celle-ci doit toujours rester la dernière solution après avoir essayé toutes les autres possibles. La guerre sera toujours un échec pour l'humanité. Nous devons brandir l'étendard de la non-violence. Si par la force des choses, nous avons franchi la frontière, nous devons sans cesse travailler à son retour. Tout conflit que l'on cherche à résoudre par la violence, quelqu'elle soit, n'aboutira jamais à une solution durable.

Le désarmement du coeur précède le désarmement extérieur

Il me semble que ce principe est aussi valable à l'échelle de nos petits conflits relationnels. Tout ce qui fait appel à la violence et à l'agressivité n'est bon pour personne. Tout conflit humain ne peut être résolu que par un dialogue sincère, mené dans un esprit d'ouverture et de conciliation. Nous déclenchons aussi nos propres petites guerres. Nous avons besoin de cultiver notre coeur à la non-violence. Si je rêve parfois d'un monde qui, au lieu de dépenser de l'argent pour renforcer sa force militaire, dépense celui-ci et toute son énergie au désarmement, je me dis que cela doit commencer par le désarmement de mon coeur et de celui de mes semblables. Cela passe par la compassion et la sollicitude envers l'autre, mais aussi par une vertu que l'on retrouve également dans les fruits de l'Esprit de l'Epître aux Galates, la patience. 

Si nous revenons au processus du mal à partir de ce texte décrivant le meurtre de Caïn tuant son frère Abel, nous voyons l'absence totale de dialogue. Il n'y eut aucun échange constructif permettant de développer de la complémentarité. Au lieu de cela, ce fut l'orgueil et la jalousie. Naquit  ainsi l'esprit de concurrence qui dirigea le coeur de Caïn. Aucune écoute à la prévention que Dieu lui partagea. Dieu fait savoir à Caïn que la solution à son mal-être se trouve en lui. Caïn aurait pu éviter cette acte meurtrier s'il avait chercher la paix dans son être intérieur, s'il avait fait la guerre à sa chair plutôt qu'à son frère. Eliminer, faire taire, enfermer, éloigner l'autre ne sera jamais la solution pour un monde en paix.   Avant de devenir un instrument de paix pour notre monde, nous devons être avant-tout en paix avec nous-même, avoir la paix intérieure. Un bon traitement de notre environnement intérieur nous rendra heureux et fera de nous des instruments de la non-violence. L'Esprit du Christ a pour fruit la patience qui est appelée à nous rendre spirituellement mature. Ne pas pouvoir maitriser nos agissements et décharger notre colère, notre frustration sur autrui est un indicateur de notre besoin d'évoluer dans la maturité spirituelle. Aspirons à évoluer dans cette direction si nous voulons un monde meilleur. La véritable patience soigne notre colère. Cette patience dont parle la bible n'est pas la capacité de retarder l'expression de notre colère envers l'autre. Ce n'est pas cette patience qui lutte pour repousser ses limites d'acceptations. C'est celle qui vient de la compassion qui consiste à oeuvrer pour le bien d'autrui, pour le bien-être des vivants dans son ensemble. J'ai la conviction que dans la colère, il ne peut y avoir de dialogue, même si certains pensent le contraire. L'amour de l'un qui accueille la colère exprimée par l'autre est une bonne chose pour celui qui l'exprime, mais il ne peut y avoir que cela. Il faut que  ces colères s'apaisent. Tant que l'un n'a toujours pas trouvé sa paix intérieure, il ne peut y avoir un véritable dialogue constructif au service d'un bien-être commun

Citoyen de la terre et ambassadeur du royaume de Dieu

Citoyen de la terre et ambassadeur du royaume de Dieu, voilà comment je considère l'appel lancé aux chrétiens du XXIème siècle. Oublier que nous sommes dans le monde, c'est oublier que nous sommes le sel de la terre et que nous pouvons apporter de la saveur au vivre ensemble. A force de se désintéresser de ce que vit les autres pour se consacrer uniquement à nos activités religieuses, nous risquons de devenir "des sépulcres blanchis" comme disait Jésus aux pharisiens.

La pensée de l'évangile, c'est de toujours viser un monde meilleur en commençant par soi-même avant de critiquer et de vouloir que les autres changent. Devons-nous  cesser de chercher à être bon sous prétexte que le  monde serait mauvais ? Devrions-nous rabaisser le niveau d'exigence morale sous prétexte que les autres n'y adhèrent pas ? Nous ne sommes pas meilleurs que les autres, comme tout un chacun, nous avons la responsabilité de devenir chaque jour un être meilleur. Un processus de vie intérieure qui demande courage et persévérance. Persévérance, car il faut avoir foi en l'Amour c'est à dire faire confiance à ce principe qu'est l'amour du prochain et lui rester avant-tout fidèle. Courage, tout simplement parce que nous devons lutter parfois contre le découragement et le désespoir de ne pas voir le fruit de nos efforts transformer notre monde comme nous aimerions le voir. 

Si notre monde à besoin d'un désarmement extérieur, il a aussi besoin d'un démantèlement intérieur de la haine, des préjugés, de l'intolérance... Avant de pointer ce qui ne va pas dans ce monde, pardonnez-moi ma franchise, mais nous avons bien du travail dans nos églises chrétiennes... Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, la tolérance ne signifie pas tout accepter et renier nos doctrines religieuses, mais elles ne doivent être un obstacle à notre désir de bâtir un monde meilleur avec et pour les autres. Même si celui-ci ne verra le jour qu'au retour du Christ, cela n'est pas une excuse pour cacher notre responsabilité universelle qu'incombe tout être humain sur cette terre à commencer à le bâtir. Prêcher ne suffit pas, ne suffit plus. Le monde a besoin de livres vivants qui se manifestent non pas dans les discours mais dans l'amour du prochain, car en aimant notre prochain nous prouvons par là que nous aimons Dieu.

6"Quand à nous nous aimons, parce que Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu'un prétend aimer Dieu tout en détestant son frère, c'est un menteur. Car s'il n'aime pas son frère qu'il voit, il ne peut pas aimer Dieu qu'il ne voit pas. D'ailleurs, le Christ lui-même nous a donné ce commandement : celui qui aime Dieu aime aussi son frère."

7"Comment peux-tu dire à ton frère : " Frère, laisse-moi enlever cette sciure que tu as dans l'oeil ", alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Commence donc par retirer la poutre de ton oeil; alors tu y verra assez clair pour ôter la sciure de l'oeil de ton frère.

De l'Amour pour son ennemi

Aimer son ennemi, est-ce possible ? Aller dire aux Ukrainiens qu'ils doivent aimer Poutine, est-ce seulement audible ? Aimer son ennemi, serait-ce le but visé dont il serait impossible d'atteindre ? Ou serait-ce la seule voie, qui loin d'être facile, mènerait l'humanité à sa meilleur part ? A lutter contre la tentation de répondre au mal par le mal ?

Quand bien même, en arrière plan, la vision philosophique et spirituelle de cet homme n'est pas la mienne, je tiens malgré tout à partager quelques  pensées du Dalaï-Lama qui sont en accord avec l'évangile. Lors de divers interviews où il faisait notamment référence à Jésus, entre autre, il dit : "Je n'ai pas d'ennemi. Il n'y a que des hommes que je n'ai pas encore rencontrés (sous entendu, que je n'ai pas encore rencontré leur part bonne d'humanité). La non-violence est une application intelligente de l'amour de l'ennemi. Il existe de nombreuses possibilités d'améliorer le monde, de susciter un changement dans la façon de penser : sur le plan de la famille, de la communauté, sur le plan national et international, à l'échelle planétaire. J'attends avec joie le jour où les enfants apprendront les fondements de la non-violence et de la résolution pacifique des conflits, à savoir l'éthique séculière. Si nous souhaitons rendre ce monde meilleur, nous devons devenir nous-même des femmes et des hommes meilleurs. Il n'y a pas de voie facile. Gandhi était un grand ami de Jésus et de son pacifisme du sermon sur la montagne et dira : nous devons être nous-même le changement que nous souhaitons voir dans le monde."

J'en retire une leçon grandiose d'amour et d'humilité quand j'entends le responsable spirituel du Tibet qui ne nourrit aucune haine à l'égard des dirigeants chinois qui occupent son pays depuis 1959 et qui depuis vit en exil en Inde. Sans prétendre être son disciple, il reconnait, applique, s'en inspire pour son enseignement, élève et embrasse les valeurs portées par la personne du Christ avec un engagement profond pour l'amour de l'humanité. Sommes-nous devenus trop religieux et matérialistes pour ne plus apprécier l'essence même du Christianisme ? Avons-nous perdu cette sensibilité pour l'amour de toutes les âmes, celles des brigands comme celles des justes ? Ou avons-nous renié ce qui en est l'essence ?

L'oubli de l'Amour de Dieu à  l'égard de notre état passé en tant que pécheur deviendrait-il l'obstacle qui nous empêche de croire que Dieu est encore capable d'agir dans le coeur d'un esprit aussi égaré qu'il puisse être ? Ceci étant dit, je le redis à nouveau, l'amour du prochain, ce n'est pas faire du sentimentalisme ou braver toute forme de justice humaine, ce n'est pas du tout de cela dont il s'agit ici.  Il s'agit ici d'un amour intelligent qui ne ferme pas les yeux pour considérer le coupable comme innocent, mais qui oeuvre pour démontrer tout le bénéfice d'un véritable regret de ses erreurs et d'un véritablement changement de direction, non seulement pour le salut de son âme, car uniquement cela ne serait que préserver une pointe d'égoïsme, mais aussi et surtout pour la guérison et la restauration de notre humanité. 

Je vous laisserai encore quelques paroles du Christ pour votre méditation personnelle sur ces points que je viens d'effleurer en vue d'éveiller quelque peu nos consciences :

8" Donne à celui qui te demande, ne tourne pas le dos à celui qui veut t'emprunter. Vous avez appris qu'il a été dit : tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien, moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. Ainsi vous vous comporterez vraiment comme des enfants de votre Père céleste, car lui, il fait luire le soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons, et il accorde sa pluie à ceux qui sont justes comme aux injustes. Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, allez-vous prétendre à une récompense pour cela ? Les collecteurs d'impôts n'en font-ils pas autant ? Si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens n'agissent-ils pas de même ? votre Père céleste est Saint (mis à part), soyez donc saint (mettez-vous aussi à part) comme lui."

Au final

Cet article n'a nulle autre ambition que de nous éveiller à exercer notre éthique chrétienne, c'est à dire à exercer notre conscience à la volonté d'appliquer de nos jours les principes et les valeurs spirituels et humains enseignés par le Christ. Celle-ci nous convie à approfondir et à poursuivre cette démarche spirituelle qui donne sens à la raison de notre existence parmi nos semblables. 

Comme moi, vous ne vous sentez peut-être pas à la hauteur de cette visée, c'est normal. Les êtres que nous sommes sont en devenir. Imparfaits, certainement, mais perfectibles assurément. Nous ne sommes pas appelés à se montrer meilleurs les uns par rapport aux autres, mais à être, aujourd'hui et demain, meilleur en soi que ce que nous étions hier. Ce n'est qu'entre les mains du potier que l'argile est susceptible de se transformer en vase utile. Ce n'est qu'entre les mains du Créateur, nous travaillant par l'Esprit de son Fils, que nous devenons utiles à la préparation d'un monde meilleur, à la venue de son royaume.

Face à notre faiblesse, plutôt que de diminuer la visée du Créateur à l'égard de ses attentes de la part de sa création, reconnaissons notre état actuel et cherchons à nous laisser transformer au travers de sa grâce rédemptrice.

 

 

1. Genèse 4.6-8

2. Genèse 8.20-21

3. Luc 6.45

4. Matthieu 5.9

5. Romain 12.17-18

6. 1 Jean 4.19-21

7. Luc 6.42

8. Matthieu 5.42-48

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P
Merci de nous rappeler que nous avons tous un travail intérieur à faire. Merci de nous rappeler que le coeur de l'homme est tellement devenu individualiste qu'il oublie que de s'arrêter à son salut et oublier de travailler pour la paix dans ce monde dans le respect de chacun, c'est de l'orgueil ma l placé et caché derrière un semblant de piété.
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