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Publié par Tonino D'Arcangelo

L’amour à la croisée d’un baptême prophétique
Lorsque je trempe ma plume dans l’encrier biblique

Lecture parallèle : Jean 1.29-34

Oh Béthanie, toi Béthabara, toi la maison du gué, tu as vu passer et demeurer près de tes chaumières, le plus grand des prophètes, celui qui précéda le fils de l’homme. Dans une attente jubilatoire, tu scrutais à l'horizon l'apparition du Messie tant attendu. Sur cette rive bordant les eaux du Jourdain, tu offrais, au fragment de l’humanité présente, la scène d’une rencontre majestueuse entre deux être liés par le destin et le dessin divin. J'imagine cet instant aux saveurs d’espérance comme un moment de vie onctueux pour qui goûtait et croyait à l’accomplissement de la prophétie.

À l'écoute de ses cris, de ses clameurs, hommes et femmes pouvaient se délecter dans une écoute attentive à la voix déclarative du prophète. C’est ce Jean au baptême intrigant, les pieds dans l’eau et le regard fixé sur le visage du grand prochain, qui annonçait clairement que celui qui était, qui est et qui devait venir était enfin là. Là ! Oui là, devant lui ! Là où les yeux des hommes assoiffés de justice pouvaient contempler la présence de celui que le baptiste considérait être la raison de sa mission, de sa destinée. Lui qui avait consacré son existence à le faire connaître. Tout en immergeant l’entièreté du corps d’hommes repentants, Jean n’avait pas oublié de préparer leurs âmes à recevoir celui qui les conduirait dans la plénitude de l'esprit, dans la plénitude de la connaissance de Dieu.

Oh grande serait cette plénitude pour celles et ceux qui allaient saisir la marque de Dieu. L’essentiel de sa grandeur ne serait pas dans sa toute-puissance, mais dans sa volonté à souffrir et à mourir pour l’humanité. Il n'est pas venu pour faire l’étalage de l’omnipotence divine sur la matérialité de la vie, bien que celle-ci fut démontrée lors de la résurrection, il est venu avant tout pour démontrer la puissance de l’amour du Père qui ne cherche, ni à s'imposer, ni à écraser, mais à contenir le monde sur le chemin de son salut. Dès la création, la toute-puissance de Dieu s’est manifestée par une Parole pleine en amour, car Dieu est Amour. Si le salut est gratuit pour celui qui veut en bénéficier, le don de celui-ci a coûté cher, très cher ! D’abord à Dieu, ensuite aux hommes qui ont voulu suivre son chemin. Un amour capable d’aimer le monde, non pour condamner et proscrire l’humanité empêtrée dans le péché, mais pour aimer jusqu'à souffrir et mourir pour elle, afin d’ouvrir et de donner la direction pour un monde meilleur.

Il était là, mais il est toujours ici, en nous, celui que Dieu a destiné au sacrifice qui ôte le péché du monde. Il est en nous, certes, mais il faut encore qu’il règne sur nos pensées et nos actes pour que nous reflétions sur la terre son état d’esprit. Une théologie des idées, c’est bien, mais une théologie appliquée, c’est le but. L’Église n’a de sens et n’existe que lorsque la Parole du Christ s’écoute, s’interprète et se vit dans ce monde. Voilà la mission que je me donne, que Christ règne, de plus en plus, en moi, pour mieux aimer le monde. Non pas pour affectionner son esprit enténébré, car lui, je le combats. Mais j’ai de l’amour et je veux qu’il grandisse pour cette humanité composée de tant d’hommes et de femmes semblables à moi-même. Oh, je ne suis pas un modèle, mais je tente de diriger mes pas sur le chemin de ce grand modèle d’amour, le Christ. Le travail est encore long, très long, je le conçois, mais combien il est bon et merveilleux, car, là est mon bonheur, là est mon éthique, là est mon cœur. La seule manière dont j’ai trouvé pour extraire le péché qui m’environne, c’est de commencer par me batailler avec moi-même, principalement lorsque je fuis le réel pour me réfugier dans une théologie des idées plutôt que d’affronter les difficultés par une véritable foi en Christ appliquée dans ma vie.

Il y a des victoires qui ne passent que par un chemin de souffrance. Cependant, la grandeur de Dieu, c’est sa fidélité à nous accompagner et à ne pas nous lâcher. Si un cœur change, si une âme évolue, c’est aussi le monde qui change et évolue vers la lumière. Car nous y vivons et nous y sommes dans ce monde, nous aussi. Combattre le péché en soi, c’est aussi participer à son extraction dans ce monde. L’amour du Christ ne doit pas rester un concept, une théologie de la pensée.

Le peuple soupirait après le royaume que celui-ci établirait. Jean croisa le Christ ! C’était comme si  le monde déchu laissait sa place au monde vainqueur sur le péché. Ce jour vit l’aube du monde nouveau promu à naître. Les temps de la fin débutèrent, certes, mais ce n'était que le commencement de cette nouvelle ère. Une fin qui prendrait du temps, qui durerait un moment. Un aboutissement qui prendrait le temps qu'il faut pour que les hommes soignent leurs meurtrissures. C’est pour cela que l’on parle d’un temps. Un temps, c’est une durée. Ce n’est pas l’immédiateté de la fin des choses, mais un espace temporel qui s'écoule. Oui, ce n’était qu’une aube, car un chemin devait se frayer par celui qui, d’éternité en éternité, existait avant toute chose.

L’Agneau de Dieu incarnait tout l’amour du Père pour l’humanité. C’est avec cette force qui régnait dans son cœur d'homme aux prises avec l’inéluctable confrontation au péché, que Dieu vint habiter l’humanité. Ainsi, par amour, le créateur vint partager notre condition d’homme. C’est en partageant notre vulnérabilité qu’il chemina, au travers de la souffrance du Fils, afin que la vie se perpétue pour notre monde d’autrui. Jean savait qu'il était là pour le faire reconnaître. L’élu s'avançait et venait à lui pour être baptisé dans cette eau. Sans le connaître, sans l'identifier par des repères prémédités, c’est par un signe, que Jean reconnu le fils de l’homme, le Messie. Quel signe ! De ses propres yeux, comme annoncé, il vit "Le" signe. Je ne sais si ce sont les yeux de la chair ou ceux de l'esprit, peu m’importe, il vit l'esprit descendre sur le Christ comme une colombe venue du ciel, comme se posant sur une terre fertile, sur un cœur fécond et disposé à vivre par amour, pour le bien des autres.

Il reste à chacun d'entre nous à se poser la question suivante : mon coeur est-il suffisamment fertile et disposé pour laisser l'Esprit se poser librement comme une colombe afin d'aimer autrui, comme il se doit ? 

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