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Publié par Tonino D'Arcangelo

Lecture : Éphésiens 1.1-2 et 6.23-24

« Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, salue ceux qui [à Ephèse ] appartiennent à Dieu, et qui croient en Jésus-Christ. Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ vous accordent la grâce et la paix. »

« Que Dieu le Père et le Seigneur Jésus-Christ accordent à tous les frères la paix et l’amour, avec la foi. Que Dieu donne sa grâce à tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour inaltérable. »

Plus de grâce et plus de paix !

Un des grands messages qui traverse la lettre de Paul aux Éphésiens est ce désir ardent que la grâce et la paix de Dieu puisse se développer dans l’Église. Plus spécifiquement ici, dans chaque communauté. Paul commence ses salutations et termine sa lettre avec ce souhait : plus de grâce et encore plus de paix. L’unité des communautés chrétiennes en dépend.

Ce n’est pas par hasard qu’il choisit ces deux bienfaits, puisque qu’il les développera tout au long de sa lettre. Dans la première moitié de l’épître, dans les trois premiers chapitres, il parle de ses bienfaits comme nous ayant déjà été acquis dans les lieux célestes et dans la deuxième partie, du chapitre 4 au chapitre 6, il en parle comme devant être demandés pour être développés et appliqués dans notre vie quotidienne.

Comment serait-ce possible que ces bénédictions spirituelles nous soient à la fois, déjà acquises et, en même temps, devant encore être demandées ? Il y a certainement plusieurs explications à cela. En restant dans le contexte de ce passage, j’avancerais au moins ceci : tous dons spirituels nous est déjà acquis, mais ce n’est pas pour autant que nous les activons. Je peux avoir l’appareil photo le plus performant, sans jamais vraiment l’utiliser à bon escient. On peut faire de très belles photos ou même complètement les rater. Le problème n’est pas d’avoir reçu un mauvais cadeau, mais bien de ne pas prendre le temps d’en expérimenter son utilisation et de se perfectionner, quelles qu’en soient les raisons.

Paul nous rappelle que la grâce et la paix sont offertes par Dieu lui-même sans aucun mérite. Nous avons reçu le salut gratuitement et nous sommes, par notre foi, réconciliés avec Dieu. Il explique dans sa lettre aux Éphésiens que cette réconciliation avec Dieu implique le fait que nous appartenons maintenant à l’Église, le corps du Christ, et que donc, reliés à Christ qui en est la tête, nous sommes, par conséquent, tous unis à lui et en lui. Vous comprenez, l’unité des chrétiens n’est pas à construire spirituellement, elle n’est pas un projet humain, c’est une loi spirituelle qui s’impose à nous. N’en déplaise à ceux qui se réfugient dans leur appartenance dénominationnelle. Le dénominateur commun choisit par Dieu pour offrir son salut n’est pas le nom d’un mouvement religieux, ni même l’adhésion à une liste de doctrines et principes fondamentaux reconnus comme étant « La Vérité », non !  Mais bien, la foi en Jésus-Christ avec tout ce qu’elle contient et implique.

Bien que les deux dimensions soient étroitement liées, qu’elles soient appelées à se rejoindre, Paul est conscient que les réalités célestes sont une chose et que les réalités terrestres en sont une autre. Cette grâce et cette paix reçues et expérimentées lors de notre nouvelle naissance, doivent se rechercher continuellement. Cependant, non pas comme on pourrait rechercher des techniques psychosociales et autres afin d’améliorer notre bien-être, mais comme devant être reçues et recherchées dans la communion intime avec le Saint-Esprit, le donateur.

A quoi sert cette communion avec l’Esprit-Saint ? Dans ce qui nous concerne ici, à être renouvelé dans nos bénédictions spirituelles qui nous sont accordées. C’est dans le développement de notre relation à l’Esprit du Christ que nous expérimentons ces réalités spirituelles, et c’est en les expérimentant dans l’intimité avec Dieu qu’elles peuvent s’étoffer en nous afin d’être développées, non pour se focaliser à notre vie intérieure, mais aussi et surtout qu’elles puissent rayonner dans notre vie relationnelle.

Alors, cessons de croire que nous devons créer, rechercher l’unité à la manière de ce monde rebelle à Dieu. Il faut entendre ici le « monde », non pas comme les personnes en soi, mais comme un système de pensée qui nous pousse à nous éloigner des réalités spirituelles et célestes. Nous n’avons pas à créer, à bâtir cette unité, mais plutôt à être conscient que, nous, chrétiens (c’est-à-dire nous qui avons accepté Christ et avons mis notre foi en lui), nous sommes unis parce que Dieu nous a adopté et nous a fait entrer dans son temple, l’Église, le corps du Christ. Ce que nous devons demander à Dieu c’est de nous renouveler dans sa grâce et sa paix afin qu’elles se manifestent avec humilité dans nos relations humaines. Qui peut prétendre ne pas avoir besoin d’être renouvelé par la grâce de Dieu ? Qui peut prétendre être l’exemple parfait en matière de relation et d’amour envers son prochain ? Personne !

Au travers des écrits de Paul on y découvre donc une réponse à cette question fondamentale : Qui suis-je ? Qui sommes-nous, en tant que chrétiens ?  Un saint, un peuple de saints. Celui qui se réfère à des traditions d’hommes et religieuses plutôt qu’à une compréhension exégétique de ce terme « saint », risque de rater l’essentiel.

Mais qui peut prétendre être un saint ? En réalité, tout croyant réellement convertis. Le mot saint dans la bouche de l’apôtre Paul ne signifie aucunement, l’idée que certains hommes méritent un statut particulier au vu de leurs œuvres ou de leur exemplarité d’homme modèle, non pas du tout, mais Paul entant ici le mot Saint selon la conception biblique, selon la pensée de l’Ancien Testament également. Le mot saint signifie être mis à part, consacré par Dieu et pour Dieu, pour accomplir un rôle, une fonction dans l’annonce et l’établissement de son plan de Salut pour l’humanité. Pour quiconque veut le recevoir.

Cette faveur est une grâce imméritée. Ce n’est donc ni un mérite, ni une volonté humaine qui fait de nous des femmes et des hommes consacrés à servir Dieu, mais uniquement la grâce de Dieu. Nous sommes entrés dans la famille de Dieu uniquement parce que nous avions compris que notre état naturel ne pouvait et ne pourra jamais se présenter devant lui sans sa grâce et sa faveur. Puisque tous ont péché, que tous sont pécheurs dans leur première nature, personne ne peut se présenter devant ses semblables et se présenter comme étant la voie, le modèle à suivre. En plus, ajoutons que la mort n’est plus notre ennemie, car nous sommes réconciliés avec Dieu en Christ et nous avons reçu la vie éternelle. Nous savons d’où nous venons et où nous allons, mais surtout avec qui et pour qui. 

C’est ainsi que dans sa lettre Paul nous encourage non pas à construire, à bâtir, à imaginer une forme d’unité, mais plutôt à la conserver puisqu’elle est déjà établie. Ce qu’il nous recommande c’est de la préserver dans nos relations communautaires. Préserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.

J’oserais ici prétendre qu’au fond, en dehors de la foi en Jésus-Christ et de son contenu, en vérité, dans la réalité spirituelle présentée par Paul, les désaccords, les conflits, les divergences d’opinions, ne nous séparent pas, ne nous désunit pas, puisque cela ne dépend pas de nous, cela dépend de la grâce de Dieu et de ses lois spirituelles. Je dirais que lorsque les chrétiens se divisent, ils se désolidarisent de certaines opinions sans pour autant être en réalité désunis aux yeux de Dieu. Paul ajoute dans sa lettre au chapitre quatre et au versets 4-6 : « Il y a un seul corps et un seul Esprit ; de même, Dieu vous a appelés à une seule espérance lorsqu’il vous a fait venir à lui. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous. »

Cependant, dans notre pratique quotidienne, nous pouvons parler de discordance, d’un défaut d’accord, d’harmonie. Si nous sommes unis par notre attachement et notre entrée dans le corps de Christ, c’est pour accomplir ensemble ce que la tête désire. Une démonstration de son amour. C’est ce qu’explique Paul par sa métaphore du corps. Paul nous rappelle notre devoir moral à laquelle nous devons y ajouter notre réflexion éthique dans notre quotidien pour être en harmonie avec la volonté de Dieu. Ce qui est acquis dans les cieux est appelé à se manifester dans notre vie relationnelle et communautaire. La diversité des dons et des fonctions dans l’église sont accordées pour le bien de la communauté et non pour notre intérêt égoïste et personnel. Paul demandant à nouveau à la fin de sa lettre à Éphèse que Dieu leur accorde la grâce et la paix, il y ajoute l’amour et la foi. Les discordes charnelles, les jalousies, l’immoralité, les pratiques dégradantes, etc., sont à l’opposé des pratiques de l’Esprit que nous avons reçu, celui-ci « constitue l’acompte de notre héritage en attendant la délivrance du peuple que Dieu s’est acquis. Ainsi, tout aboutit à célébrer sa gloire » (chapitre 1 verset 14). Puisque c’est le cas pour tous les croyants, Paul nous exhorte à ne plus marcher selon la chair, comme avant notre nouvelle naissance, car celle-ci ne construit pas, n’édifie pas le corps de Christ. Il nous encourage à marcher plutôt selon l’Esprit. Rappelons-nous cette parole du Christ : À quoi reconnaîtront-ils que vous êtes mes disciples ? A l’amour que vous aurez les uns pour les autres.

Ajoutant entre autres aux versets 29 et 30 du chapitre 4 : « Ne laissez aucune parole blessante franchir vos lèvres, mais seulement des paroles empreintes de bonté. Qu’elles répondent à un besoin et aident les autres à grandir dans la foi. Ainsi elles feront du bien à ceux qui vous entendent. N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu car, par cet Esprit, Dieu vous a marqués de son sceau comme sa propriété pour le jour de la délivrance finale. Amertume, irritation, colère, éclats de voix, insultes : faites disparaître tout cela du milieu de vous, ainsi que toute forme de méchanceté.

Soyez bons et compréhensifs les uns envers les autres. Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ. »

Alors, si Dieu a eu, et à toujours, autant de grâce pour nous, n’oublions pas d’en avoir autant pour nos frères et nos sœurs qui se différencient de nous. Attention, avoir de la grâce, ce n’est pas regarder l’autre avec condescendance et avoir une forme de pitié émergeant d’un sentiment de supériorité. Avoir de la grâce c’est pouvoir regarder comme Christ nous regarde, il nous voit saint, même avec toutes nos imperfections, il nous voit mis à part pour œuvrer progressivement et continuellement avec lui jusqu’à la fin. Au travers de nos différences, de nos divergences d’opinions parfois, de vision personnelle sur le comment faire, tout en étant vigilant à toujours se trouver dans le cadre de la foi en Christ, travaillons à maintenir cette unité et voyons cette diversité comme une force à la gloire de Dieu, plutôt qu’une opportunité des critiques de la basse-cour des égos qui a tendance à nous accaparer.

Père, je me joins à la prière de l’apôtre Paul, accorde-moi plus de grâce et plus de paix pour que j’en accorde plus à mon semblable dans la foi. J’en ai tant besoin ! Que je puisse recevoir encore plus de ta faveur afin de marcher plus encore par l’Esprit. Ma chair en est incapable mais par ma disposition à me laisser sensibiliser par lui, je sais que tu m’en donneras la capacité.

dimanche 07 avril 2024

 

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