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Publié par Tonino D'Arcangelo

Bénir est  bien plus grand que d'être béni !

Comment se fait-il qu'un chrétien sincère et voulant servir le Seigneur de toutes ses forces peut, bien souvent inconsciemment et malgré lui, adopter une attitude agressive et un discours violent envers un frère ou une soeur en christ ? Pourquoi nous arrivent-ils de basculer dans ce travers ? Ne dites pas que c'est un fait qui n'arrivent qu'aux autres et jamais à vous, je ne vous croirai pas. Nous aimons et cherchons à nous identifier aux héros de la bible, c'est une bonne chose, et cela est très louable, mais un regard vrai et critique en vers soi-même suffit à nous révéler que notre véritable nature ressemble bien plus aux personnages secondaires et vivant aux côtés de ces différents héros bibliques.  Alors pourquoi ?

Il y a beaucoup de réponses possibles et complémentaires à cette question vaste et vague. Cependant, l'histoire de Job nous montre combien nos certitudes théologiques peuvent devenir parfois un obstacle à la compassion de l'autre. 

Je vous partage juste deux exemples parmi toute la richesse de ce livre. Deux points qui ressortent de cette histoire de Job et qui peuvent contribuer à répondre à notre question de départ. 

1°) Une position théologique juste mais inadaptée à la situation

Si nous lisons attentivement les discours des amis de Job, en dehors du contexte , on se rend compte que leur théologie liant la souffrance au péché n'est pas fausse, qu'elle est scripturaire. Cependant, l'histoire nous démontre que cette possibilité n'est pas absolue. Que l'on ne doit pas s'obstiner à vouloir tout expliquer à partir d'une seule façon de voir les choses car les amis de Job se trompent malgré leur référence à ce qu'ils croient connaitre de Dieu.

2°) Bien souvent, nous interprétons les situations à partir de notre réalité, ignorant la réalité de l'autre. 

Les amis de Job, ne connaissant pas la réalité de la situation de Job, tant pour son vécu personnel (son histoire), que ce qu'il se passait spirituellement dans les lieux célestes (le débat entre Dieu et Satan). Ils se borneront à convaincre Job d'écouter leur sagesse, leur théologie, leur connaissance biblique, leur propre expérience et leur propre interprétation. Qui finalement se révèleront inappropriées et injustes.

"Si tu souffres tant, c'est que tu as péché, car comment Dieu qui est bon et tout-puissant pourrait envoyer ce type d'épreuve à un juste. Tu as péché, repens-toi et tu auras la guérison". Voilà ce que pensaient les amis de Job, voilà ce qu'ils s'obstinaient à faire comprendre à JOB.

Mais qu'est-ce qui pousse un homme, un croyant, un chrétien dans ce type d'obstination quand bien-même il aurait tort ?

Ce que semble nous révéler l'histoire de Job, c'est que l'obstination théologique peut devenir maltraitante dans certaines circonstances. Ce mal agissant trouve sa source dans l'angoisse d'avoir tort dans ce que l'on croit fermement être juste et sécurisant.

Si Job est innocent comme il le prétend, toute la théorie de ses amis sur la raison de la souffrance s'écroule. Et si leur interprétation et leur croyance s'écroule, sur quoi pourraient-ils encore s'appuyer ? 

Si de telles calamités peuvent atteindre un juste, qu'elle assurance leur reste-t-il pour eux-même ? Avant de reprendre la route du retour, ils aimeraient arracher de la bouche de Job une confession qui sauverait leur théologie et renforcerait leur barrière de sécurité. C'est, non seulement une forme de salut par le mérite que nous voyons au travers du  jugement des amis de Job, mais également la peur, très compréhensible, que servir Dieu n'est pas une garantie absolue contre la souffrance, la maladie, le handicap, etc. 

Cependant, l'auteur de l'histoire, comme Dieu lui-même, déclare et reconnait l'innocence de Job dans ce qui lui arrive, même si cela n'empêchera pas le Très-Haut de faire quelques reproches et corrections le concernant.  Mais Job ne méritait en rien le jugement, le matraquage religieux et moraliste de ses amis. L'attitude qui aurait dû lui être portée aurait dû être la compassion.

Ne blâmons pas trop vite

Un des enseignement de cette histoire, c'est qu'il ne faut pas tirer trop vite de conclusion et vouloir juger toutes les situations individuelles à partir de nos connaissances bibliques, de nos propres expériences aussi bonnes et justes soient-elles dans certaines circonstances. Il n'y a pas qu'une seule explication possible à la souffrance humaine, c'est ce que la bible nous enseigne.

Ne blâmons pas non plus trop vite les amis de Job. Ne soyons pas injustes envers eux. Ils sont venus de loin pour consoler leur ami éprouvé. Durant sept jours et sept nuits, ils se tiendront silencieusement à ses côtés avant de se mettre à lui parler. Quoi qu'il puisse s'y être passé, leur but était d'apporter de l'aide, de trouver une solution à l'insupportable situation de Job. Cependant, le refus de Job de reconnaitre leurs discours théologiques comme justes et défendant jusqu'au bout la certitude que ceux-ci n'ont pas la véritable révélation et interprétation de ce qui lui arrive, renforceront leur désir de le convaincre de se tromper, car si Job à raison, que penser de Dieu ? Peut-on remettre en question ce qui a toujours été pensé sur lui ?

Conclusion

Une bonne intention et une bonne théorie sur Dieu ne suffit pas pour s'assurer de venir en aide aux souffrants.

Avant d'imposer à l'autre ce que nous croyons être la vérité, la solution à son problème, avant de s'enfermer dans nos croyances, nos représentations, nos interprétations, nos supposées révélations, ne devrions-nous pas avant tout  rester prudent et en silence devant Dieu ?

Avant de considérer l'autre comme fautif, comme pécheur, ne devrions nous pas nous poser la question de savoir s'il n'est pas d'abord victime ? Bénir avant de maudire ? Comment faire en sorte que notre compréhension et notre connaissance de Dieu et de sa parole reste une voie vers la compassion plutôt qu'une voie vers la condamnation ? Jésus lui-même n'a-t-il pas dit : " je suis venu pour sauver le monde et non pour le condamner " ? 

Que nos propres angoisses ne viennent pas voiler à notre esprit l'essentiel de l'évangile : l'amour de notre prochain !

Bénir est plus fort que d'être bénis ! 

Ne sommes-nous pas plus souvent comme les amis de Job ? Angoissé à l'idée qu'il peut en être autrement que ce que nous croyons qu'il devrait être avec Dieu ?

C'est pour cela que nous avons besoin de l'Esprit tous les jours qui seul peut interpréter nos soupirs inexprimables face à certaines épreuves subies.

Nous avons besoin d'amis qui invoquent Christ comme étant le seul médiateur capable de comprendre la réalité de nos situations personnelles et qui ne se contentent pas de juger nos situations à la lumière  de leur compréhension tronquée.

Ensemble, travaillons nos coeurs à cet appel lancé par Dieu  dans le livre de Job.

Tonino

Jeudi  06 juin 2019

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